Le Prophète Souleiman et les Jinns





Au nom de Dieu le Clément le Compatissant


HISTOIRE DU PROPHÈTE SOULEIMAN (P.B.S)

بسم الله الرّحمان الرّحيم
  "Seigneur, pardonne-moi et fais-moi don d'un royaume tel que nul après moi n'aura de pareil. C'est Toi le grand Dispensateur" Sourate Saad, 38 : 35

2.102. "Ils ont préféré suivre ce que les démons rapportaient sur le règne de Salomon. Mais Salomon n'était pas négateur , ce sont les démons qui l'étaient et qui apprenaient aux gens la sorcellerie et ce qui avait été inspiré aux deux anges de Babylone, Hârût et Mârût. Or, ces deux anges n'apprenaient rien à personne sans dire : «Nous ne sommes là qu'une tentantion ! Prends donc garde de perdre ta foi !» Les gens apprenaient d'eux le moyen de séparer le mari de sa femme, mais ils ne pouvaient nuire à qui que ce soit sans la permission du Seigneur.

et ils ont appris ce qui les nuisait et ce que ne pouvais leur profiter, et ils ont acheter ainsi leur part dans la vie future. et quel vil prix ce dont ils ont acheter leur âmes ! si seulement ils savais!"
2.103." S'ils avaient cru et s'ils avaient craint Dieu, la récompense qu'ils auraient obtenue aura été bien meilleure ! si seulement ils le savaient-ils! "





EXTRAIT DU TABARI:


Réponse aux dix questions que Gabriel (P.B.S) apporta cachetées à David (P.B.S).
Gabriel dit à David: Celui de tes enfants qui répondra à ces questions sera ton successeur après ta mort. Les génies, les hommes, les démons, les oiseaux et tout l'univers seront sous son obéissance.

 David réunit ensuite ses enfants, et il leur dit : O mes enfants, sachez que Gabriel m'a apporté ces feuillets de la part de Dieu; ils contiennent dix questions: quiconque y répondra convenablement sera, comme l'a dit Dieu, un prophète revêtu du caractère d'apôtre.

 David commença ensuite à lire ces questions en présence de ses enfants mais personne n'a put y répondre, excepté Salomon, qui se leva et dit : Ô mon père, je répondrai à ces questions par la force de Dieu.
David fut plein de joie, lui lut une à une ces questions, et lui dit : Apprends-moi quelle est la plus petite chose qui existe, quelle est la plus grande, quelle est la plus amère, quelle est la plus douce, quelle est la plus honteuse, quelle est la meilleure, quelle est la plus proche, quelle est la plus éloignée, quelle est celle qui cause le plus de chagrin, et quelle est la plus agréable.
 Salomon répondit : C'est fort bien, ô mon père : or la plus petite chose qui se trouve dans le corps humain, c'est l'âme; la chose la plus grande, c'est le doute; la chose la plus amère, c'est la pauvreté; la chose la plus douce, ce sont les richesses; la chose la plus honteuse qui se trouve parmi les enfants d'Adam, c'est l'incrédulité; la chose la plus mauvaise qui se trouve parmi les enfants d'Adam, c'est une méchante femme; la chose la plus proche pour les enfants d'Adam, c'est l'autre monde, et la plus éloignée est ce monde, parce qu'il passe; la chose qui cause le plus de chagrin aux enfants d'Adam, c'est l'âme qui se sépare du corps, et la chose la plus agréable pour eux, c'est l'âme qui est dans le corps.  David dit à Salomon : Tu as dit la vérité.

Or cet anneau à quatre faces qui avait été apporté du paradis devint le sceau de Salomon. Sur une de ses faces était écrit ce qui suit, L'empire est à Dieu; sur la seconde face était écrit, L'excellence est à Dieu; sur la troisième était écrit, L'autorité suprême est à Dieu; et sur la quatrième : La toute-puissance est à Dieu. Les Juifs convinrent que les choses étaient ainsi.

HISTOIRE DE SALOMON, FILS DE DAVID.

Après la mort de David, Salomon s'assit sur le trône, et Dieu lui accorda, en plus de la royauté, le don de la sagesse et de la prophétie, comme héritage de son père, tout comme il est dit dans le Coran : « Et Salomon fut l'héritier de David.» (S27V16.)
 Du vivant de son père, Salomon était son lieutenant, et Dieu lui avait enseigné à juger, comme il est dit dans le Coran: «Nous avons donné l'intelligence de cette affaire à Salomon.» (S16V79.)
Quand David était assis pour juger, il exposait chaque sentence qu'il prononçait à Salomon, comme il est dit dans le Coran : «Lorsque David et Salomon prononçaient un jugement au sujet du champ dans lequel les troupeaux d'une association d'hommes avaient causé des dégâts, nous étions présents à leur jugement.» (S16V78.) Dieu attribua à eux deux le jugement. Dans cette affaire, David avait prononcé une sentence et Salomon une autre; puis David revint à celle de Salomon, et Dieu agréa l'une et l'autre; mais il avait donné le jugement de cette affaire particulièrement à Salomon.
Voici cette histoire: Un jour, David étant assis devant le peuple pour juger, deux hommes se présentèrent ayant un procès. L'un d'eux dit: Je possède un champ ensemencé, dans lequel la semence était arrivée à maturité. (On appelle en arabe 'harthon un champ de blé qui est déjà jaune, et zar'on celui dont le blé est vert.) Cet homme-ci a en commun avec d'autres un grand nombre de brebis. Dans la nuit, ils ont emmené les brebis paître sur mon champ, et elles y ont tout mangé. 
 David prononça la sentence suivante : Il faut donner ces brebis au propriétaire du champ, afin que le prix du lait et de la laine qu'ils donneront cette année lui soit un dédommagement pour le dommage que ces brebis ont causé à son champ.
  Lorsqu'on exposa la sentence de David, Salomon dit : Cette sentence du prophète de Dieu est très-juste; cependant je connait, relativement à ce sujet, une sentence qui est favorable aux deux parties; car, si tu donnes ces brebis au propriétaire du champ, le propriétaire des brebis a du dommage. C'est pourquoi il faut dédommager le propriétaire du champ par la laine et le lait des brebis jusqu'à l'époque de la moisson, de telle sorte que tous les deux soient satisfaits, qu'ils n'aient point de dommage et qu'ils ne soient pas ruinés et appauvris.
 David, charmé de cette sentence, abandonna celle qu'il avait prononcée, et exécuta celle qu'avait prononcée Salomon. Il rendit des actions de grâces à Dieu, car il savait que c'était Dieu qui avait donné à Salomon cette intelligence et qui lui avait accordé la gloire de cette sentence.
David donna à Salomon le royaume, et Dieu lui accorda un pouvoir tel qu'il n'en a accordé à nul autre, ni avant lui, ni après lui.
 Salomon avait adressé une prière à Dieu, en disant : «Seigneur, pardonne-moi et fais-moi don d'un royaume tel que nul après moi n'aura de pareil..» II est encore dit dans le Coran : «Les armées de Salomon, sont faites de démons, d'hommes et d'oiseaux, se rassemblèrent, .... (S27V.17) Et ailleurs : «Nous lui avons soumis le vent... et les démons, tous architectes et plongeurs.» (S38V36-37.) Et ailleurs: Ô hommes!, on nous a enseigné le langage des oiseaux, ...» (S27V16.) Et Dieu lui apprit aussi le langage des Dîvs, et Salomon força les Dîvs à bâtir le temple de Jérusalem et d'autres édifices, comme il est dit dans le Coran : «Ils faisaient pour lui ce qu'il voulait, des temples, des figures, des plats comme des bassins, ... » (S34V13) Ce sont là les temples que les Dîvs ont construits et les figures qu'ils ont faites du temps de Salomon, des images colorées. La première chose,qu'ils ont fait de représentation de quadrupèdes, était son trône de rubis. Au-dessus du trône étaient représentés quatre vautours qui abritaient Salomon de leur ombre. Et les plats comme des bassins qui étaient de larges réservoirs, des bassins et des chaudrons solides comme des montagnes. Et c'est du temps de Salomon qu'on commença à plonger au fond de la mer pour y chercher les perles; et il y employa les Dîvs.
Quand Salomon était irrité contre un Dîv, il ordonnait de le lier, de le mettre au milieu d'une grande pierre et de le scier en deux avec la pierre. Et Dieu lui avait donné une fontaine de cuivre et d'airain, comme il est rapporté dans le Coran. (S34V121.) Le mot "qatar", qui se trouve dans le texte du Coran, signifie du cuivre liquide. Et nul, avant lui, n'avait eu une chose pareille. C'est dans cette fontaine qu'il les faisait broyer ensemble, puis il faisait jeter le Dîv dans la mer. Il est dit dans le Coran : « Et d'autres (Dîvs) attachés avec des chaînes. Tels sont nos dons; répands-les ou refuse«les, sans rendre compte, ... » (S38V37-39.)
Malgré sa grandeur, Salomon ne mangeait que du pain d'orge, il disait; si l'on mange des mets variés, le cœur se corrompt et ne peut plus pratiquer le service de Dieu; et il convient à un vrai serviteur de Dieu de rechercher ce monde-ci ainsi que l'autre monde.

On raconte que Salomon avait mille maisons de cristal très-beau et établissait ses femmes dans ces maisons. Il avait mille femmes, trois cents femmes légitimes et sept cents concubines.
On raconte aussi que Salomon avait un tapis long de cinq cents parasanges. Chaque fois qu'on étendait ce tapis, on y plaçait trois cents trônes d'or et d'argent, et Salomon ordonnait aux oiseaux de joindre leurs ailes ensemble pour l'abriter, lui et sa suite, du soleil.
 Puis il ordonnait au vent d'enlever ce tapis, avec tout ce qui s'y trouvait, dans l'air, à la distance d'un mille, tantôt plus, tantôt moins. Partout où il arrivait, il couvrait le soleil dans une étendue de cent parasanges, et les yeux des hommes étaient entièrement occupés de lui. Il restait un certain temps à Damas et un certain temps à Jérusalem; le matin il était dans une ville et le soir dans une autre, comme il est rapporté dans le Coran : «Il soufflait un mois le matin et un mois le soir.» (S34V12) Et ailleurs :  Nous avons soumis à Salomon le vent violent qui courait selon ses ordres vers le pays que nous avons béni, ... (S21V81.)(C'est-à-dire Jérusalem). Et encore: «Nous lui avons soumis le vent,qui par son ordre soufflait modérément ou il voulais...» (S38V36.) Et ce vent portait le tapis avec tout ce peuple, sur les ordres de Salomon, sans qu'aucun d'eux éprouvât le moindre tressaillement.

 HISTOIRE DE SALOMON ET DE BALQIS.

Quelques-uns appellent cette histoire l'expédition de Salomon.
    Salomon aimait les expéditions contre les infidèles. Un jour, il apprit que dans le pays du Yémen il y avait des idolâtres, Aussitôt il fit préparer le tapis, y fit ranger l'armée dans l'ordre que nous avons indiqué, et ordonna au vent de porter le tapis de la Syrie dans la direction du Yémen. Son chemin le conduisit au '"Hedjâz". Arrivé à la Mecque, il ordonna au vent de descendre le tapis, et il fit la procession autour du temple de la kaaba, et il dit : De ce lieu sortira un prophète d'entre les Arabes. Sa résidence sera à Médine, et sa tombe sera également à Médine, et sur la terre il n'y aura point d'homme plus noble que lui devant Dieu
Puis il partit de la Mecque et sortit du "Hedjâz". au chemin il traversait un désert brûlant, la chaleur était très forte, et ses gens souffraient de la soif. Salomon voulut s'informer où il y avait de l'eau dans le voisinage, pour la faire jaillir. Il n'existait sur la terre que la huppe {houdhoud) qui connût les endroits où il y avait de l'eau. Salomon chercha la huppe au milieu des oiseaux mais il ne la trouvât pas, il dit, (comme il est rapporté dans le Coran): « Pourquoi ne vois-je pas ici la huppe, est elle absente  ? »  «Je lui infligerai un châtiment sévère, ou je la tuerai, à moins qu'elle ne me donne une excuse irréfutable.» (S27V20-21)



 Or la huppe était partie et était arrivée à l'endroit où était Balqîs, c'est-à-dire dans le territoire de Saba. Il y avait là une femme qui était reine, et toute la contrée de Saba lui était soumise. On dit que, depuis que Joseph était mort, il n'y avait pas dans le monde une créature plus belle que Balqîs; car sa mère avait été une péri, et son père un prince. La huppe vit Balqîs sur son trône. Le trône de Balqîs avait quatre-vingts coudées de longueur et quatre-vingts coudées de hauteur; sa base était d'or rouge; des rubis et des perles y étaient fixés. La huppe de Salomon vit dans le palais de Balqîs une autre huppe et se dirigea vers elle. La huppe de Balqîs dit : Qui es-tu, d'où viens-tu et par quelle audace es-tu venue ici? La huppe de Salomon lui fit le récit de la puissance de son maître et de son armée. L'autre dit: Cette reine adore le soleil.
 La huppe retourna vers Salomon. Les oiseaux allèrent à sa rencontre et dirent: Salomon veut te punir ou même te tuer. La huppe dit: Qu'a-t-il dit encore? Les oiseaux dirent: Il a dit: «A moins qu'elle ne donne une excuse irréfutable.» La huppe dit : Il réfléchira. Puis elle se présenta devant Salomon. Celui-ci lui dit: Où as-tu été? Elle répondit, comme il est rapporté dans le Coran: « J'ai appris ce que tu ne sais pas, je viens de Saba avec des nouvelles certaines. J'y ai trouvé une femme régnant sur les hommes; elle possède toutes sortes «de choses, et elle a un grand trône; et j'ai vu qu'elle et son «peuple adoraient le soleil, à l'exclusion de Dieu,..» (S27V22-24.) Salomon fut étonné et dit : «Je verrai certainement si tu as dit vrai ou si tu as menti; pars avec cette  lettre. » Il écrivit une lettre et la donna à la huppe, qui la prit dans son bec et partit. 
    Elle arriva dans le pays de Saba, le matin, Balqîs était assise sur son trône et ses serviteurs et ses servantes étaient rangés autour d'elle pour la servir. La huppe jeta la lettre de Salomon au milieu d'eux et se plaça sur un arbre, à distance. Balqîs fut étonnée, et elle dit: Celui-là est un grand roi, qui a les oiseaux sous ses ordres. Ensuite elle fit réunir son armée, présenta la lettre de Salomon et l'ouvrit. Salomon avait écrit en ces termes,(rapportés dans le Coran) : «... Au nom du Dieu clément et miséricordieux. Ne vous enorgueillissez pas vis-à-vis de moi, mais  venez à moi en devenant croyants.» (S27V30-31.) Cette lettre est très-courte et laconique, parce que Salomon se montrait fier et qu'il méprisait les infidèles. Il ne montrait de la hauteur que contre les infidèles. Puis Balqîs fit entrer les chefs et les grands et leur dit : «O seigneurs, conseillez-moi dans cette affaire; je ne déciderai rien sans vous. Ils répondirent : Nous sommes forts ét puissants, mais c'est à toi de commander.» (S27V32-33.) 
Elle dit : Que vous semble? et savez-vous quel homme est ce Salomon ?
 Ils répondirent: Nous savons que c'est un grand roi, en Syrie, qui suit la religion des enfants d'Israël et qui pratique la loi; il est prophète de Dieu, et les Dîvs et les péris, le vent et les oiseaux, les bêtes fauves et les bêtes féroces lui sont soumis.
 Balqîs dit: «Quand les rois envahissent une ville, ils la détruisent:.. J'enverrai des présents et je verrai ce que me  rapporteront mes envoyés,...» (S27V34) puis elle dit: S'il accepte le présent, je saurai qu'il recherche les biens de ce monde; s'il ne l'accepte- pas, je saurai qu'il n'est pas un simple roi, mais qu'il est un prophète et qu'il est juste.



   Ensuite Balqîs envoya un messager avec deux briques, l'une d'or et l'autre d'argent, une boîte d'or, une perle de rubis non percée (à cette époque on n'avait pas encore le diamant qui perce le rubis).
 Balqîs dit à son envoyé : Dis à Salomon: Qu'y a-t-il dans cette boîte? S'il le dit, demande-lui encore : Avec quoi perce-t-on le rubis? Elle envoya aussi cent garçons et cent jeunes filles, et elle ajouta : Dis-lui de distinguer les jeunes filles des garçons. Demande-lui aussi quelle est l'eau qui ne vient ni de la terre ni du ciel, et qui désaltère?
L'envoyé partit avec ces présents. Pendant qu'il était en route, Gabriel vint auprès de Salomon, l'en informa et lui enseigna les réponses aux questions de Balqîs. Salomon ordonna que sur toute l'étendue du tapis on mît de l'or et de l'argent en forme de briques, pareilles à celles qu'apportait l'envoyé de Balqîs, Il fit mettre le peuple par degrés sur le tapis, s'assit sur son trône et fit introduire le messager. Quand celui-ci vit le grand nombre de briques d'or et d'argent, ils eurent honte de présenter à Salomon les deux briques de Balqîs, les mit de côté et présenta les autres objets. Salomon lui dit : Tu as apporté deux briques d'or et d'argent. L'envoyé l'avoua. Puis, lorsque Salomon vit les présents, il dit : «Est-ce que vous voulez me secourir de vos trésors? .. (S37V36-37) L'envoyé lui transmit ensuite le message de Balqîs. 
   Salomon dit : Cette eau qui ne vient ni du ciel ni de la terre, c'est la sueur. Si tu fais courir un cheval et qu'il transpire, et que tu recueilles sa sueur dans une coupe, celui qui en boit est désaltéré. On ne peut se désaltérer avec aucune sueur, si ce n'est la sueur de cheval, parce que toute autre sorte de sueur est salée; la sueur de cheval est douce; quand on en boit, on se désaltère; mais, quand on boit quelque chose de salé, la soif augmente.
 Quant à cette boîte, elle contient une perle de rubis rouge, non percée et grande, comme aucun souverain n'en a encore possédé.
  L'envoyé dit : Avec quoi la perce-ton? Salomon ordonna aux Dîvs d'aller chercher le diamant et de percer le rubis, puis il ordonna d'apporter du pain et avant le repas il fit apporter un vase et de l'eau pour laver les mains.
 La coutume est que, quand on verse l'eau sur les mains des femmes, elles présentent le creux de la main, mais les hommes présentent le dos de la main. En outre, les femmes ne relèvent pas la manche, tandis que les hommes la relèvent. (C'est par ce moyen que Salomon distingua les filles des garçons que Balqîs lui avait envoyés.)

Puis Salomon renvoya le messager et n'accepta pas les présents. Il lui dit: «Retourne vers le peuple qui t'envoie..» (S27V37) Après le départ de l'envoyé, Salomon resta encore au même endroit. Ensuite Balqîs rassembla son armée pour aller au-devant de Salomon et accepter la vraie religion.
 Chaque fois que Balqïs se mettait en route pour faire un voyage, grand ou petit, elle faisait enfermer son trône dans [l'arrière de] sept appartements, et à chaque appartement elle faisait mettre une serrure, et elle le faisait garder par mille hommes à cheval, et emportait avec elle les clefs.
 La distance entre les endroits où se trouvaient Salomon et Balqïs était de deux journées de chemin.
 Lorsque Balqïs fut arrivée à la distance d'une journée, Salomon le sut et il dit «O notables, qui d'entre vous m'apportera son trône avant qu'ils ne viennent et deviennent croyants? 'Ifrît, un des Djinns, dit : Je te l'apporterai avant que tu te sois levé de ta place, car je suis pour cela assez fort et fidèle. Celui qui  avait la science du Livre dit : Je te l'apporterai avant que tu aies cligné de l'œil.» (S27V38-40) Celui qui parlait ainsi était Açaf, l'un des grands des enfants d'Israël, descendant de Lévi, fils de Jacob, de la tribu des prophètes, et il savait le grand nom de Dieu. Açaf, fils de Berakhyâ, se prosterna devant Dieu et invoqua Dieu par son grand nom. A l'instant même, Salomon vit devant lui le trône; il en fut content et dit : « C'est une faveur de mon seigneur, pour m'éprouver, si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat, quiconque est reconnaissant ce sera a son propre intérêt et qui conque est ingrat alors Dieu se suffit à lui même . » (S27V40), il dit encore : « Changez-lui son trône, afin que nous voyions si elle est bien dirigée,..» (S27V41), pour savoir si elle le reconnaîtra quand elle verra le trône, .

Les Dîvs étaient jaloux de Balqîs et voulurent détourner d'elle le cœur de Salomon. Or Balqîs était très-belle et sans défaut, excepté qu'elle avait quelques poils de chèvre sur les jambes. Les Dîvs dirent à Salomon : Balqis a beaucoup de poils sur les jambes. Salomon voulut voir les jambes de Balqîs pour s'en assurer lui-même. Il ordonna donc aux Dîvs de construire un château, et, devant ce château, un pavé de cristal long de cent coudées et large de cent coudées, et de verser sous le cristal de l'eau. Puis il ordonna de placer son trône au-dessus du cristal, de façon que, si quelqu'un y regardait, il pensât que ce fût de l'eau. Salomon s'y plaça, et Balqîs, pour arriver à lui, devait traverser cette place. A la manière des femmes, quand elles vont dans l'eau, elle retroussa ses bas et découvrit ses jambes. Salomon les vit et en fut surpris et satisfait. Et encore aujourd'hui il est de coutume qu'un homme qui veut prendre une femme pour épouse voie sa jambe. Le trône était placé à l'extrémité du château, et on dit à Balqîs : « Est-ce là ton trône? .. (S27V42) Salomon ne voulut pas qu'un autre que lui vît ses jambes, et il lui dit: «Couvre tes jambes, car «il n'y a pas d'eau ici, c'est du cristal. Quand Balqîs fut en présence de Salomon, elle dit : O seigneur, j'ai été injuste envers moi-même; je me confie, avec Salomon, à Dieu, « maître de l'univers. » (S27V445.) Ensuite Salomon la prit pour femme et l'envoya dans son gynécée. Toute l'armée de Balqîs se convertit, et Balqîs lui donna cette armée et tout son royaume. Puis Salomon fit arracher les poils des jambes de Balqîs; mais la peau se détachait en même temps. Alors les Dîvs firent une composition de chaux et d'arsenic pour enlever les poils. C'est Salomon qui, le premier, employa cette composition pour épiler. Salomon avait cinq objets qui étaient inconnus aux rois avant lui : l'onguent pour épiler, le bain chaud, l'art de percer les perles, l'art de plonger et l'art de liquéfier le cuivre.

Dans la suite, Salomon eut un fils de Balqîs.


H1STOIRE DE LA NAISSANCE DE BALQÎS.

On raconte qu'il y avait un homme nommé Seriyyeh, qui a vécu trois cent cinquante ans, il vivait encore du temps de Mahomet et avait cru en lui, et même après Mahomet, jusqu'au temps de Mo'awiyya-ben-Sofyân. Mo'awiyyà lui demanda un jour : O 'Obaïd, dans le courant de ta vie, comment as-tu vu ce monde et ses chefs? Il répondit : J'ai vu ce monde comme la nuit noire qui passe, et j'ai vu des enfants naître de leurs mères, et leurs pères mourir. J'en ai vu quelques-uns qui ont atteint un âge de mille ans; je leur ai demandé la même chose (que tu me demandes) et ils m'ont donné la même réponse que je te donne. Mo'awiyya dit: N'as-tu pas entendu, pendant ta vie, une histoire merveilleuse?
Il répondit : Voici l'histoire merveilleuse que j'ai apprise:
Il y avait un roi d'entre les rois de Chine, de ces quatre rois qui possédaient le monde. Son nom était Bou-Schar'h, il avait obtenu le trône dans sa jeunesse et traitait ses sujets avec bonté. Ce roi aimait passionnément la chasse, et ne cessait de chasser jour et nuit. On raconte qu'un jour, étant allé à la chasse, il vit deux serpents, l'un noir et formidable, l'autre blanc, petit et très-joli. Ils luttaient ensemble, et le serpent noir avait le dessus et allait tuer l'autre. Le roi envoya un serviteur afin qu'il séparât les deux serpents et qu'il tuât le serpent noir. Le serpent blanc s'évanouit. Le roi ordonna au serviteur de le placer sur le mulet, de le porter au bord de l'eau et de le poser sous un arbre.
Quand la fraîcheur de l'eau et l'ombre de l'arbre l'atteignirent, le serpent revint à lui et but un peu de cette eau., puis ils le laissèrent libre de s'en aller, et le roi retourna chez lui.

Le lendemain, à l'heure du dîner, le roi était dans son cabinet et personne n'avait accès auprès de lui. les rideaux étaient clos et lui était endormi; lorsqu'il se réveilla, il vit un jeune homme comme il n'en avait jamais vu de plus beau et habillé de vêtements distingués. Le roi lui dit : Qui es-tu et qui t'a introduit ici à une heure où personne n'ose venir chez moi? Le jeune homme dit : O prince, je ne suis pas un homme,.mais un péri, fils d'un chef de péris. Je suis ce serpent blanc que le roi a délivré hier du serpent noir. Je suis un péri, et l'autre était un serviteur de mon père qui, depuis longtemps, a de l'inimitié pour moi. Hier il m'a rencontré seul dans ce désert, et il voulait me tuer, lorsque tu m'as délivré de sa main et m'as mené au bord de l'eau pour me faire reprendre les sens. Maintenant je veux te récompenser du bien que tu m'as fait. Si tu veux, je te montrerai des trésors, de sorte que tu auras autant d'or et d'argent que tu voudras. Le roi dit : Je n'ai besoin ni d'or ni d'argent, car j'en ai beaucoup moi-même. Qu'as-tu encore? Le péri dit : O roi! veux-tu que je t'enseigne la science de la médecine de façon que personne ne soit plus savant en médecine que toi, et que tu puisses guérir toute espèce de mal? Le roi dit : J'ai des médecins qui me guérissent. Le péri dit : Si tu ne veux pas ces deux choses, j'ai une sœur si belle que jamais tu n'as vu de femme pareille. Si tu veux, je te la donnerai pour femme. Cependant elle a un défaut, car elle est une péri, et toi tu es un homme; je ne sais pas si tu pourras t'accommoder à sa nature et ne pas la perdre. Le roi dit : Quelle est la nature de ta sœur? Le péri dit : Quoi qu'elle fasse dans ta maison, tu ne dois pas dire: Que fais-tu? ou qu'as-tu fait? car, dans ce cas, elle te quitterait, toi et ta maison, et s'en irait et tu ne la reverrais jamais. Le roi dit : C'est bien, je ne ferai que ce qu'elle dira, et j'agirai en tout selon sa volonté. Le péri dit: Lève-toi et viens avec moi. Le roi se leva, et le péri le fit sortir du palais à l'insu de tout le monde, et il le conduisit hors de la ville dans le désert. Puis il l'amena dans des kiosques et dans des jardins comme le roi n'en avait jamais vu ; des murs d'or, d'argent, d'émeraude et de perles; et aux portes de ces kiosques et des cabinets étaient suspendus des rideaux.

Ensuite le péri fit asseoir le roi sur un trône, et de jeunes filles et de jeunes garçons formèrent deux rangs; enfin la sœur du péri arriva, et il la donna pour femme au roi et la fit asseoir à côté du roi sur le trône. Puis on apporta un bassin d'or et de l'eau pour laver les mains, et tous se mirent à manger. Le roi resta là un jour et une nuit, puis il emmena avec lui le péri et sa sœur, et s'en retourna dans son royaume. Il restait avec la sœur du serpent blanc, et oubliait tous les siens, femmes, nobles et esclaves. Quelque temps après, il eut un fils de la péri, parfait comme un joyau unique, comme jamais personne n'en avait vu. Quand on vint annoncer au roi cette nouvelle et qu'il vit son fils mille fois plus beau que sa mère, son amour augmenta encore. Alors il vit un feu qui s'approchait par la porte de la chambre. La péri enveloppa l'enfant dans une toile et le jeta dans le feu. Aussitôt l'enfant disparut. Le roi pleura de chagrin, se frappa la figure et se lamenta beaucoup. Il ne sut comment faire à cause de l'engagement qu'il avait pris de ne pas demander de raison de tout ce que cette femme ferait; mais il se dit en lui-même : J'aime ce fils davantage. Il souffrait en patience et ne le fit pas voir à sa femme.

Le roi eut de nouveau commerce avec sa femme; quelque temps après, la péri mit au monde une fille belle comme la lune et le soleil. Le roi n'avait jamais vu visage pareil, et il en fut transporté de joie. Alors entra un chien, et la femme enveloppa l'enfant dans une toile et la jeta devant le chien, qui la prit et l'emporta. Le roi déchira ses vêtements et ne savait que faire; car il craignait que la péri ne fût blessée par .ses plaintes, et il n'osait rien lui dire et il dévorait son chagrin. Ils restèrent comme par le passé, et le roi ne pouvait se détacher de l'amour de la péri.
Or un ennemi s'éleva contre le roi, et il fut obligé de partir pour faire la guerre en emportant une grande quantité de provisions. I l avait un vizir nommé Râm Râmisch. Pour aller à la rencontre de l'ennemi, il fallait traverser un désert de sept journées de marche. Le roi avait emporté des provisions pour cinq jours, et le vizir également. Arrivés au milieu du désert, leurs provisions étaient épuisées, et le vizir envoya au roi, en cadeau, vingt-cinq charges d'âne de ses propres provisions. Ils voulurent arriver ce jour-là à une station pour y passer la nuit et manger et boire des provisions du vizir. Quand l'armée fut en marche, la péri prit un couteau, ouvrit les sacs contenant de la farine et des provisions, et les outres contenant de l'eau, et répandit le tout dans l'air et sur le sol. Quelqu'un en avertit le roi. Le roi fut très-irrité et dit en lui-même : Maintenant elle a dépassé les limites de l'amitié ct de l'affection (que j'avais pour elle). Cette femme a attenté à notre vie à tous; maintenant il faut absolument lui exposer ouvertement le fait. Puis il dit à sa femme: 0 reine, sache que j'ai eu un fils qui surpassait en beauté toutes les créatures du monde; tu l'as jeté dans le feu, et je ne t'ai rien dit. Quand une fille me fut née, tu as agi comme tu sais, et j'ai gardé le silence. Maintenant l'affaire a atteint sa dernière limite; pourquoi as-tu jeté au vent la farine et versé l'eau, et pourquoi attentes-tu à ma vie et à la vie de l'armée ?^Pourquoi agis-tu ainsi? La femme répondit : O mon époux! écoute ma réponse. D'abord, j'ai jeté au vent la farine et j'ai répandu l'eau, parce qu'elles étaient empoisonnées. Sans doute tu n'as pas compris ce que j'ai fait; si tu veux t'en convaincre, fais venir ton vizir et ordonne-lui de manger et de boire de ce qui est resté de la farine et de l'eau. S'il le fait, tu sauras toi-même si j'ai menti; s'il ne le fait pas, sache que ton vizir a reçu cent mille dirhems et qu'il a empoisonné ces provisions pour te faire périr, toi et ton armée. Le roi fit amener le vizir et mettre devant lui un peu de cette farine et de cette eau; il tira son épée et dit au vizir : I l faut que tu manges de cela. Le vizir ne le fit pas, et le roi le tua sur-le-champ.

La péri dit ensuite : Quant à ton fils que j'ai jeté dans le feu, ce feu était la plus compatissante nourrice; je le lui ai donné pour que toi et moi nous n'ayons pas de peine de lui. Maintenant Dieu l'a pris ù lui; qu'il t'accorde une compensation. Enfin, quant à la pelite fille que j'ai donnée au chien, c'est encore à ma nourrice que je l'ai donnée, qui a eu soin d'elle mieux que tout autre: elle est vivante et auprès de cette nourrice. Puis la péri poussa un cri, la nourrice arriva et apporta la petite fille brillamment ornée; elle avait pour la valeur de cent mille dinars d'ornements sur elle en fait de bijoux de toute espèce; le roi n'avait jamais vu une fille aussi belle. La péri la prit et la remit au roi en disant: Voilà ta fille. Elle ordonna ensuite que l'armée se mît en marche, et elle la conduisit vers un endroit éloigné d'une parasange, où ils trouvèrent de l'eau et des provisions en énorme quantilé. Puis elle envoya ses amis devant l'ennemi qui avait envahi le royaume; ils l'égarèrent et le soumirent complètement.

Ensuite la péri dit au roi : Maintenant il est devenu évident que tout ce que j'ai fait était pour ton bien; pars, car tu ne me verras plus jamais; détache ton cœur de moi. Il est impossible de décrire les lamentations du roi. La péri dit, Noire séparation est inévitable, et elle disparut. Le roi se consola avec sa fille, qu'il nomma Balqîs. Quand elle fut devenue grande, le roi mourut, lui laissa son royaume et son armée. Elle régna jusqu'à l'époque où la huppe de Salomon vint parler à la huppe de Balqîs, comme nous l'avons rapporté.

AVENTURE DE SALOMON AVEC LES DEMONS.

Le trône de Salomon avait quatre pieds, il était de rubis rouge, et on avait travaillé le rubis de façon à-en faire quatre lions, au-dessus de la tête de Salomon étaient quatre vautours, avec des ailes étendues, afin de faire de l'ombre à Salomon, quand il donnait audience, et quand il n'était pas sur son trône, les ailes de ces oiseaux se fermaient.
 Les quatre lions formaient également un talisman, nul autre que Salomon ne pouvait s'asseoir sur ce trône. Lorsque Nabuchodonosor vint à Jérusalem et qu'il voulut s'asseoir sur ce trône, il ne savait pas de quelle façon Salomon avait coutume de le faire. Or, quand il mit le pied sur le trône, les lions au pied du trône jetèrent chacun une griffe sur ses jambes et les lui broyèrent, et il tomba en bas du trône sans connaissance. On lui donna des remèdes, on le traita et on lui remit la jambe. Après lui, nul autre ne tenta plus de s'asseoir sur le trône.


Quant aux paroles du Coran," aldjaufânou kaldjewâbi", elles signifient des plats comme de grands réservoirs; et les mots "qodoura râsiyât" signifient des chaudrons grands comme des montagnes.
Les Dîvs avaient coupé un morceau d'une montagne et en avaient formé un chaudron et avaient fait au-dessous des foyers immobiles; et c'est là qu'ils faisaient cuire la nourriture, le chaudron était également immobile, et quant aux figures qui sont mentionnées dans ce passage du Coran, c'étaient des représentations permises.
 En effet, Jésus, fils de Marie, le verbe de Dieu, avait formé des figures, selon l'ordre de Dieu, et avait soufflé dessus, et par la permission de Dieu, elles devinrent oiseaux, et c'étaient des formations d'argile qui étaient comme des oiseaux. Comme cela était permis, c'était aussi permis au Messie.
 On rapporte, d'après des sources authentiques, que le prophète, lorsqu'il prit la Mecque et qu'il y fit son entrée, était vêtu du turban sa'hâbè; c'était un turban noir. Il avait un drapeau noir, au haut duquel était figuré un lion. Toutes les fois que le vent soufflait, le lion paraissait très-grand, parce que le vent déployait le drapeau.

Il est dit dans le Coran: « Nous avons éprouvé Salomon, en plaçant sur son trône un corps, ..» (S38V343.) Voici comment se passa cette aventure:
Il y avait dans une des contrées un roi dont le royaume était situé dans une île, il avait un grand pouvoir et était idolâtre.
 Salomon résolut de l'attaquer. Il y avait entre lui et ce roi deux mois de chemin, et il fallait traverser la mer.
 Salomon prépara son tapis, s'y assit avec toute son armée, et traversa ainsi la mer jusqu'à cette île. Puis il attaqua le roi et le tua; il convertit à la vraie religion toute l'armée et les habitants de l'île et s'empara de tous les biens du roi.

 Le roi avait une fille; il n'y en avait pas de plus belle sur la terre, Salomon l'emmena avec lui, mais la jeune fille pleurait toujours de chagrin à cause de la perte de son père, à chaque fois que Salomon allait la trouver, il voyait ses yeux en larmes et son cœur dans l'affliction, et elle ne voulait pas céder aux désirs de Salomon et ne parlait à personne, Salomon en fut affligé et ne savait que faire.
 Alors il appela les Dîvs et délibéra avec eux, les Dîvs dirent : Nous avons un moyen,
 puis ils firent une figure de marbre, ressemblant parfaitement au père de la jeune fille.
(D'autres disent que c'est lui-même qui avait demandé que les Dîvs fissent cette figure.)
 Quand la jeune fille vit cette statue ressemblant à son père, elle fut très-contente, et elle fit faire un trône royal, comme celui qu'avait eu son père quand il était roi, et elle plaça la statue sur ce trône.
 Elle ne pouvait  se lasser de la regarder, de jour comme de nuit et elle et ne la quittait point; suite à cela elle commençait à parlait et était plus aimable envers Salomon, puis elle s'était mise à adorer la statue de son père, et personne ne le savait, ni Salomon ni un autre, excepté Acaf-ben-Berakhyâ.

On n'appelait jamais Açaf à l'audience dans le palais de Salomon, mais il y venait de temps en temps inopinément, et c'est ainsi qu'il savait que la jeune fille adorait la statue.
Açaf savait le grand nom de Dieu, et c'est lui qui a apporter à Salomon le trône de la reine de s
Saba et il disposait de tout dans la maison de Salomon.
 Car Salomon était un puissant roi, personne n'osait parler devant lui, ni hommes, ni femmes, ni jeunes gens, ni jeunes filles, tandis que personne ne craignait Açaf, et on ne lui cachait rien.
 Açaf alla trouver Salomon et lui dit : O prophète de Dieu, accorde-moi la permission d'aller au temple et de faire mes dévotions; car mon temps approche et je veux laisser un bon souvenir.

Salomon le lui accorda. Quelque temps se passa sans qu'Açaf revînt auprès de Salomon; et il restait dans le temple. Salomon le fit appeler et lui dit : Pourquoi n'es-tu pas venu auprès de moi?
Açaf dit : Parce que dans ta maison se trouve une idole.
Aussitôt,Salomon ordonna de briser la statue et de punir la jeune fille,  il revêtit une robe pure et dit : O Seigneur, tu sais qu'il n'est point digne des fils de David que dans leurs maisons on y adore un autre que toi, après tout le bien dont tu les as comblés. Mais moi je l'ignorais; viens à mon secours.
Et il se lamenta, et demanda pardon et pleura.

Salomon avait un anneau sur lequel était gravé le grand nom de Dieu, par le moyen duquel il était le maître de l'univers, et  Dieu décida de l'éprouver avec cet anneau, voici le récit de cet épreuve:

Chaque fois que Salomon se retirait pour faire ses besoins naturels, il confiait son anneau à une de ses  femme pour qu'elle le gardât jusqu'à son retour, cette femme était la mère de ses fils et qui s'appelait Djerâdè, Salomon avait en elle plus de confiance qu'en ses autres femmes;

 Salomon s'étant retiré en ayant donné son anneau à Djerâdè,
l'un des grands Dîvs  qui s'appelait "Dhadjar" prît la forme de Salomon et il se fit donner l'anneau par Djerâdè puis s'assit sur le trône de Salomon, en ayant les vêtements de Salomon,qui était tout à fait semblable à lui.

 suite à cela tout le monde se soumirent à ses ordres, à cause de cet anneau.
  Lorsque Salomon revint, et demanda à Djerâdè son anneau,
 celle-ci lui dit: Je t'ai rendu l'anneau. Salomon le nia, et ils disputèrent ensemble;
 puis Djerâdè dit: Tu n'es même pas Salomon, c'est celui qui est assis sur le trône qui est Salomon; toi, tu es un Dîv qui a pris la figure de Salomon.
 Salomon resta stupéfait et il sortit de la maison, partout où il allait il disait qu'il était Salomon, on le battait et on lui répondait: Tu es un Dîv. 


Salomon, ayant faim, sortit de la ville et se dirigea vers le bord de la mer, là il rencontra des pêcheurs et leur dit qu'il était Salomon, ils lui firent courber la tête sous un bois en le faisant travailler, personne ne le protégeait, le soir ils lui donnèrent deux poissons, comme rétribution, en le laissant la libertés de les manger ou de les vendre.
 Salomon alla dans la ville et vendit l'un de ces poissons, et il fit griller l'autre et le mangea avec du pain acheté avec le prix de l'autre poisson.

 Cela se passait ainsi tous les jours : il travaillait du matin au soir, et le soir il recevait deux poissons. Après quarante jours, Dieu lui pardonna et lui rendit le pouvoir.

 Pendant ce temps-la le Dîv était assis sur le trône, il faisait des ordonnances qui n'étaient pas, comme celles de Salomon, en accord avec le Pentateuque.  
Les hommes savaient qu'elles étaient contraires au Pentateuque, mais par crainte, ils n'osaient rien dire.
Quelque temps après, les hommes devinrent très-affligés de l'absence de Salomon, et ce Dîv faisait tout en secret avec les autres Dîvs et tenait les hommes éloignés.
 Alors Açaf et les enfant d'Israël se réunirent et il  dit aux hommes : Je m'informerai auprès des femmes.

  Açaf entra dans les appartements de Salomon et demanda aux femmes: où était Salomon?
 Elles répondirent : Il y a longtemps qu'il n'est pas venu nous trouver.
Alors ils comprirent que ce n'était pas Salomon qui régnait, mais un Dîv.     
 Alors ils délibérèrent comment ils pourraient faire périr ce Dîv.

Les Dîvs allèrent trouver l'imposteur et lui dirent : Prends garde! car les hommes veulent te perdre, et te chassez d'ici, donne nous un souvenir.
Il leur répondit: Que désirez-vous?
Ils dirent: La science de la magie que Salomon a cachée, (car Salomon avait interdit la pratique de la magie et il avait saisit tous les livres de sorcellerie et les garda dans son palais)
Alors, le Dîv la fit chercher et la leur donna. Ils firent un trou au-dessous des quatre pieds du trône et y cachèrent les livres de magie, et personne, en dehors des Dîvs. ne le savait; quand Salomon eut repris le pouvoir, ces livres restèrent sous le trône, ill est dit dans le Coran : «ils suivent ce que les démons ont imaginé sous le règne de Salomon,..» (S2V102)

 Il est resté une partie de ces livres de sorcellerie entre les mains des enfants d'Israël, et tout ce qui en existe aujourd'hui dans le monde provient de là.

  Açaf fit apporter le Pentateuque et appeler tous les lecteurs du Pentateuque. On dit qu'ils étaient au nombre de quatre mille. Ils récitèrent le Pentateuque en présence du Dîv. Celui-ci ne put entendre cette lecture et s'enfuit. Après cela, les hommes se mirent à la recherche de Salomon. Le Dîv, ne sachant aucun endroit sûr pour cacher l'anneau du roi Salomon, le jeta dans la mer. Un poisson l'avala, et par un acte de la Providence, ce poisson fut pris ce jour-même dans le filet. Le soir, les pêcheurs donnèrent à Salomon les deux poissons. Comme tous les jours, il en vendit un et ouvrit l'autre pour le griller et le manger, et il y trouva l'anneau. Salomon le mit à son doigt et revint dans sa résidence.
 Les hommes, les démons et les oiseaux se réunirent autour de lui, et il rendit des actions de grâces à Dieu. Puis il dit aux Dîvs : Amenez-moi ce Dîv. Ils répondirent : il s'est caché au fond de la mer, nous ne pouvons pas le saisir, et on ne put s'en emparer qu'au bout de plusieurs années.
Ensuite une troupe de péris s'en alla au bord de la mer et se mirent à crier et à pleurer sur Salomon à haute voix.
Ce Dîv,  cria du fond de la mer: Qu'avez-vous?
Ils répondirent : Salomon est mort!.
 Alors le Dîv sortit de la mer et vint auprès d'eux, et aussitôt les péris le saisirent et l'amenèrent devant Salomon.
 Salomon ordonna de le mettre entre une pierre et du fer, de l'attacher fortement et de le jeter au fond de la mer, où il y restera jusqu'au jour de la résurrection.


 On raconte aussi cet événement ; Une nuit, Salomon se proposa d'avoir commerce avec chacune de ses femmes, afin que de chacune d'elles naquît un fils, et que tous ces fils, devenus grands, pussent aller combattre les infidèles et que chacun d'eux en tuât mille, et que lui en eût de la gloire. Dieu n'agréa pas ces pensées, et une de ces femmes mit au monde un enfant dont tout le corps était difforme. Après sa naissance, Gabriel le plaça sur le trône. Dieu envoya une vision à Salomon en lui disant : As-tu vu ce membre de ta famille quand tu as eu des pensées orgueilleuses? Va, regarde ton fils qui est placé sur le trône. Salomon alla et vit un corps sans bras ni jambes. Il en fut épouvanté, et il se repentit. Cet enfant mourut après quarante jours. Après cet événement, Salomon vécut encore vingt ans; il régna en tout quarante ans.

RÉCIT DE LA MORT DE SALOMON.

Après que Salomon eut recouvré le trône, il vécut encore vingt ans; son règne tout entier fut de quarante ans, et il vécut en tout cinquante-cinq ans. Il força les Dîvs d'élever des constructions et d'achever le temple de Jérusalem. Vers la fin de sa vie, il arrivait souvent qu'il se rendait au temple de Jérusalem et qu'il y restait un ou deux mois sans en sortir, plongé dans la prière et dans la dévotion. Il prenait sa nourriture dans le temple. Il arrivait aussi qu'il y restait un an et deux ans; et quand il se tenait debout, la tête inclinée, dans l'attitude humble de celui qui prie, nul n'osait l'approcher, ni créature humaine, ni Dîv; si un Dîv y allait, le feu du ciel descendait et le dévorait. Dans le Mi'hrâb de Salomon, il croissait chaque jour un arbre qui lui était inconnu. Salomon lui demandait: Comment t'appelle-t-on et à quel usage es-tu bon? L'arbre lui répondait : J'ai tel nom et sers à tel objet, soit par les fruits, soit par l'ombre ou par l'odeur. Alors Salomon le faisait transplanter en un autre endroit; et, si c'était un arbre ayant un usage médical, il ordonnait d'inscrire dans des livres quelle espèce de remède c'était et à quelle maladie il était applicable. Un jour Salomon vit dans son Mi'hrâb un nouvel arbre et lui demanda : Comment t'appelle-t-on et pour quel usage es-tu sorti de la terre? L'arbre répondit : Pour la destruction de ce temple; fais de moi un bâton et appuie-toi sur moi. Salomon dit : Nul ne pourra détruire ce temple aussi longtemps que je serai vivant; et il comprit que cet arbre l'avait averti de sa mort. Il arracha l'arbre, en fit un bâton, et, quand il priait, il s'appuyait dessus afin de se tenir debout. Salomon savait que le temple était loin d'être achevé, et que, quand il serait mort, les Dîvs ne l'achèveraient pas. Alors il dit: O Seigneur! fais que l'événement .de ma mort reste inconnu aux Dîvs et aux péris, afin qu'ils achèvent ce temple. Dieu exauça sa prière à cause de l'achèvement du temple et pour infliger un démenti aux péris.



Lorsque la vie de Salomon fut arrivée à son terme, il se tint debout en priant, ayant entre les deux mains le bâton et s'appuyant dessus. Quand Dieu eut ordonné à l'ange de la mort d’ôter son âme, Salomon resta ainsi debout une année entière, et quiconque venait là le voyait de loin dans l'attitude de la prière et n'osait l'approcher. Les Dîvs travaillèrent jour et nuit dans le temple, jusqu'à ce qu'il fût achevé.

Quand l'âme eut quitté le corps de Salomon, Dieu ordonna, le même jour, à la fourmi blanche, qui mange du bois, de sortir de dessous la terre et de ronger le bâton. Elle en rongeait chaque jour un peu; et, comme ce bâton était très-gros, elle n'eut fini qu'au bout d'un an. Après une année, les Dîvs avaient achevé la construction du temple; le bâton se rompit et Salomon tomba, comme il est rapporté dans le Coran : «Ce fut un insecte de «la terre qui leur apprit sa mort, qui avait rongé son bâton, «etc. v (Sur. xxxiv, vers. i3.) I l dit : Lorsque Salomon tomba, le mensonge des Dîvs et des péris devint manifeste pour les hommes; car ils avaient prétendu précédemment qu'ils connaissaient les choses cachées. Or, s'ils avaient su les choses cachées, ils auraient su que Salomon était mort depuis un an.
Les sages et les savants se réunirent et enfermèrent la fourmi un jour et une nuit, afin qu'elle rongeât du bois; puis ils comparèrent l'espace rongé pendant un jour et une nuit avec l'étendue du bâton, et ils trouvèrent ainsi depuis combien de temps Salomon était mort. Maintenant, partout où la fourmi blanche ronge du bois, le vide est rempli d'argile et d'eau par les Dîvs et les péris; et cela sera ainsi jusqu'au jour de la résurrection, à cause de la reconnaissance qu'ils ont envers elle, qui les a délivres de Salomon. Si ce n'est pas d'eux, d'où viendrait l'eau et l'argile au milieu du bois?



RÉPONSE À CETTE QUESTION : OÙ EST LE TOMBEAU DE SALOMON?

Le prophète Mouhammed (P.B.S) répondit : Le tombeau de mon frère Salomon est au milieu d'une mer qui fait partie de la grande mer, dans un palais creusé dans le roc. Ce palais renferme un trône, sur lequel on a placé Salomon dans la même attitude qu'il avait pendant son règne;qu'on dirait que Salomon est encore en vie, et l'anneau royal est toujours à son doigt.
Dans cette île il y a  douze gardiens qui gardent Salomon nuit et jour. Aucune créature humaine ne peut arriver à l'endroit où est le tombeau de ce prince, parce que, pour y arriver, il faudrait rester deux mois dans la mer. On dit aussi que, depuis la mort de Salomon, aucune créature ne parvint jusqu'à son tombeau, excepté deux personnes, dont l'une était 'Oflan et l'autre Beloukyâ.
On dit qu'Offân était allé à la recherche de l'anneau de Salomon, et qu'il avait pris Beloukyâ pour compagnon de voyage. Ils partirent, et ils arrivèrent, avec des peines infinies, à l'endroit dont nous avons parlé. Ensuite, lorsque 'Offàn voulut enlever l'anneau du doigt de Salomon, la foudre tomba sur lui par la toute-puissance de Dieu, et le consuma.
Beloukyâ revint sur ses pas et fit connaître cet événement. La cause de cela fut que, lorsque Salomon fut mort, il se tint pendant une année debout, appuyé sur un bâton, et personne ne savait s'il était mort, endormi ou vivant. Enfin une fourmi blanche (termite) rongea le bâton, qui se rompit, et Salomon tomba. La confusion se mit ensuite parmi ies Devs, les Péris et les hommes. Puis ces différents êtres enlevèrent le trône de Salomon et le transportèrent dans cette île, au milieu de la mer dont nous avons parlé. . Les cinq Juifs dirent à Mahomet : Tu as dit la vérité, nous avons vu ces mêmes choses dans le Pentateuque.

 HISTOIRE DE LA FOURMI.

Partout où il y a une histoire agréable et instructive sur un prophète que Dieu a fait connaître dans le Coran, Mo'hammed-ben-Djarîr l'a omise dans ce livre. Dans ce nombre il y a deux histoires sur Salomon, qui sont connues et qui contiennent beaucoup d'enseignements, se trouvant toutes les deux dans le Coran : ce sont l'histoire de la fourmi et l'histoire des chevaux. L'histoire de la fourmi est la suivante:
I l est dit dans le Coran : « Les armées de génies, d'hommes «et d'oiseaux élaient rassemblées autour de Salomon, etc.» (Sur. xxvn, vers. 17.) Dieu avait donné à Salomon un pouvoir absolu en faisant du vent son informateur. Partout où dans son royaume, dans l'espace d'un mois de chemin, plus ou moins, quelqu'un , péri ou homme, oiseau ou Dîv ou poisson, dans l'air ou dans la mer, ou quelque autre créature, disait une parole, qu'elle fut prononcée à voix basse ou à haute voix, le vent rapportait cette parole aux oreilles de Salomon. Un jour, Salomon se trouvait avec son armée de péris, de Dîvs et d'oiseaux, comme il est dit dans le Coran. Dans les commentaires du Coran, il est dit que ce jour-là il marchait avec son armée, car tantôt il voyageait au moyen du vent, dans l'air, et tantôt sur le dos du cheval, à terre. Or il arriva dans une vallée où les fourmis avaient leurs demeures, et elles marchaient sur la terre. Alors une de ces fourmis dit : «O fourmis! rentrez dans vos demeures, pour que Salo«mon et son armée ne vous écrasent pas sous leurs pieds sans «ie savoir. » (Sur. xxvn, vers. 18.) Cet insecte proclamait ainsi la justice de Salomon et rendait témoignage à sa douceur en disant ces mots : « sans le savoir. » Car, s'ils le savaient, ils ne vous écraseraient pas; Salomon ne commet aucune injustice volontairement, et les créatures de la terre n'ont pas de mal à redouter de lui. «Et Salomon sourit à ses « paroles. » I l sourit de plaisir de ce que Dieu lui avait accordé le privilége et le pouvoir d'entendre les paroles de la fourmi. Sur toute la surface de la terre, parmi les créatures de la terre et de la mer, il n'y a pas d'être plus faible que la fourmi. Salomon retint lès brides de son cheval, et toute son armée s'arrêta jusqu'à ce que toutes les fourmis fussent rentrées dans leurs demeures. Puis il dit : «0 Seigneur! accorde-moi que « je sois reconnaissant envers toi pour tes bienfaits, etc.» (Sur. Xxvn, vers. 19.) Lorsque Salomon, dans ce désert, s'arrêta,

il fit chercher cette fourmi, qui se présenta devant lui. Salomon lui dit : O fourmi! ne savais-tu pas que je suis prophète et roi et juste, et que je ne commets pas d'injustice? Pourquoi as-tu dit aux fourmis de rentrer dans leurs demeures de peur d'être tuées par Salomon et son armée? La fourmi répondit : Tu as raison; tu es prophète et juste. Cependant je suis le chef de ces fourmis, et j'ai le devoir de conseiller ces êtres faibles. En outre, puisque ton pouvoir s'étend sur le vent, j'ai dit : Plaise au ciel que dans cette vallée son pouvoir ne devienne complet et qu'ils ne nous écrasent! Cette réponse plut à Salomon, et il dit : Viens et assieds-toi. Et il plaça la fourmi sur sa main et lui dit : Comment trouves-tu mon tapis? Elle répondit : O Salomon! mon tapis est supérieur au tien. Pourquoi? demanda-t-il. Parce que, dit la fourmi, mon tapis est ta main, et le tien est l'or rouge. Puis Salomon dit: Comment trpuves-tu mon armée et mon pouvoir? Elle répondit : Ta puissance réside dans ton pouvoir sur le vent et n'a pas de durée, et mon armée est plus nombreuse que la tienne. Salomon dit : Moil armée est celle que tu vois; où et comment est la tienne? Elle répondit : Si tu le permets, je vais l'amener. Elle s'en alla et dit aux autres fourmis : Le prophète Salomon veut vous voir; sortez de vos soixante et dix circuits. Les fourmis sortirent. Salomon resta dans cette vallée pendant sept jours, et il sortit un si grand nombre de fourmis qu'il fut impossible de les compter. La fourmi dit à Salomon: O prophète de Dieu! quand même tu resterais soixante et dix ans, tu ne pourrais voir mon armée entière. Salomon demeura stupéfait et dit : Louange à Celui qui agit comme il veut! et il quitta cet endroit.

AVENTURE DE SALOMON ET DES CHEVAUX.

I l est dit dans le Coran: « Quand on amena devant lui, un «soir, des chevaux magnifiques, debout sur trois pieds, etc.» (Sur. xxxvm, vers. 3o.) Dans les commentaires du Coran, on rapporte que Salomon avait mille chevaux et qu'il les passa en revue. Les prophètes aimaient entre les choses de ce monde ces deux-ci, le cheval et les armes, parce que c'est par leur moyen qu'ils pouvaient vaincre les ennemis de Dieu. I l est aussi dans la nature des rois d'estimer ces deux objets, par lesquels ils soumettent leurs ennemis. On raconte que, d'après la loi du Pentateuque et des anciens prophètes, la prière de l'aprèsmidi n'était pas une obligation religieuse. On appelle cette prière «la prière moyenne,» parce qu'elle est au milieu des quatre autres prières: la prière du matin, celle du midi, celle du soir et celle de la nuit. Ef c'est ainsi qu'elle est appelée dans le Coran (sur. N, vers. 23g), et les commentateurs expliquent les mots çalâtou 'Iwoustâ par 'açr. Or la prière de l'après-midi fut prescrite à Salomon et à son peuple. Un jour, à l'approche de l'heure de cette prière, il était assis, et on amena devant lui des chevaux. C'étaient des chevaux arabes, au nombre de mille, que Salomon avait conquis dans la guerre sur les rois d'Yemen. D'autres disent que c'étaient les chevaux dont Salomon avait hérité de David, que celui-ci avait pris à Djâlout, et Tâlout aux rois amalécites qu'ils ont combattus. Donc, quand on lui eut présenté neuf cents de ces chevaux, Salomon regarda le soleil; mais le soleil avait déjà disparu et l'heure de la prière était passée. I l en fut très-tourmenté et il s'accusa en disant: «Je me suis « attaché aux biens de ce monde au lieu de penser à mon «Seigneur, etc.v (Sur. xxxvm, vers. 31.) C'est-à-dire : J'ai oublié la prière de Dieu, au point que le soleil s'est couché et que l'heure de la prière est passée. Et il ajouta : « liame«nez-les-moi. Et il leur coupa les jarrets et la tête.» (Ibid. vers. 3a.) Le sens de ce verset est ainsi indiqué dans les ou- v vrages de tous les commentateurs et savants. Cependant d'autres commentateurs et dogmaticiens n'acceptent pas cette interprétation. Us disent: S'il est arrivé à un prophète de négliger la prière à l'heure prescrite, quelle faute avaient commise les chevaux pour qu'il fallût les tuer, et quelle nécessité y avait-il à cela? Cette explication n'est pas juste. Se fâcher et sévir contre des animaux est une vilaiue action et un péché; de même qu'il n'est pas juste d'imposer à une bête un fardeau plus lourd qu'elle ne peut porter. En outre, un roi doit être généreux. I l y a une tradition de notre prophète relative à la bienveillance avec laquelle on doit traiter les animaux. Il a dit: «Ne faites pas de vos montures un

« siége ;i c'est-à-dire : Si vous allez à cheval et que vous vouliez vous arrêter, ne restez pas assis sur le dos du cheval, mais descendez et asseyez-vous par terre, pour que lui aussi puisse se reposer, car il sera fatigué comme vous-mêmes. Dans une autre tradition il dit : « N'arrachez pas la crinière de vos «chevaux, pour qu'ils ne souffrent pas de la chaleur et du «froid, étant dénudés; et ne leur coupez pas la queue ; » car avec sa queue le cheval chasse les mouches; si vous lui coupez la queue, les mouches le tourmenteront et vous aurez commis un péché. Si donc il est interdit de couper la queue et la crinière du cheval, il est d'autant plus interdit de lui couper les jambes de devant et de derrière, et c'est un péché qui ne s'accorde pas avec la nature excellente des prophètes.
Mo'hammed-ben-'Hanifa rapporte au nom d''Alî-ben-AbouTâlib: On avait demandé à 'Alî l'explication de ce verset du Coran. Il répondit : Salomon a divisé ces chevaux en deux parties, pour en vouer une au service de Dieu, et leur faire donner la marque de cette destinalion, et il garda l'autre partie pour lui, pour la reproduction. Quand l'heure de la prière fut passée, il dit : Ceux-là ne m'appartiennent pas. Il les fit ramener devant lui et leur fit imprimer la marque du sacrifice sur les jambes et sur le cou; et il les voua tous à Dieu, pour qu'avec eux les soldats fissent la guerre aux infidèles. i1 n'en garda aucun pour lui, afin qu'ils fussent un sacrifice expiatoire offert à Dieu, à cause de la prière qu'il avait négligée pour ces chevaux. Cette explication est convenable et s'accorde avec la manière d'agir des prophètes, et elle est plus probable que l'autre. Ibn-'Abbâs, dans le livre d''Abd-allah-ben-Mas''oud, explique le verset ainsi: Salomon les sacrifia à Dieu en expiation de son péché.




La Citée perdue d'airain de Salomon construite par les Jinns

 L'airain fondu et coulant, se nomme en arabe "ain oul-qitr"
 Dieu n'a donné cette fontaine d'airain coulant qu'à Salomon.
 On lit dans le Coran: «Nous avons fait couler pour lui une fontaine d'airain, ... » (S34V11).
 Salomon réunit les Péris et les Devs, ainsi que les hommes, et il leur demanda de lui construire avec cet airain coulant un monument qui subsistât jusqu'au jour du jugement. Ils délibérèrent tous ensemble, et furent tous du même avis, ils dirent à Salomon: Il faut qu'avec cet airain coulant nous te bâtissions une grande ville: elle aura douze milles de long sur douze milles de large. Il faudra transporter cet airain dans l'endroit qui aura été choisi, dans un lieu où les hommes ne passent pas: car autrement ils useraient de ruse et ils détruiraient l'édifice. Il faudra faire de cette ville le dépôt de tous les trésors et de tous les livres que tu as en ton pouvoir. Or on a dit qu'il existe une ville nommée Andalous, et cette ville d'Andalous est au-delà d'un désert, dont aucune créature ne connaît ni le commencement ni la fin. Les hommes n'y passent point, et aucune créature n'arrive jusqu'à cet endroit. Salomon ordonna aux Devs de transporter la fontaine d'airain coulant à vingt journées de chemin au-delà d'Andalous. Ils bâtirent dans ce lieu là une ville comme nous l'avons déjà dit. C'était une grande ville. Les Devs y firent une porte sous terre, et ils fabriquèrent un talisman, afin que personne ne trouvât le chemin de ce lieu-là. Aucun d'entre les hommes n'a pu aller jusqu'à cet endroit, parce que, dans ce désert, il n'y a ni nourriture, ni boisson, ni eau, ni herbe, et que personne ne savait où était située cette ville. Personne n'eut le désir d'y aller jusqu'au temps d"Abd al-Malik ibn Marwân. On raconta un jour devant lui l'histoire de cette ville d'airain. Mousâ ibn Noçaïr était le lieutenant d''Abd al-Malik dans le Maghrib, et tout le pays d'Andalous se trouvait sous son pouvoir. 'Abd al-Malik lui envoya une lettre dont voici le contenu: Au Nom du Dieu Clément et Miséricordieux! J'ai appris que dans un certain désert d'Andalous il y a une ville d'airain qui a dix milles de longueur et autant de largeur, et dans laquelle se trouvent les trésors et les livresde Salomon (que la paix soit sur lui î). Lorsque cette lettre te sera parvenue, ne la quitte pas des mains avant d'être parti avec ton armée pour cette ville située dans ce désert, toi, et tous les princes et les soldats qui se trouvent avec toi.

Lorsque cette lettre parvint à Mousâ, lieutenant d''Abd al-Malik, il réunit aussitôt son armée dans la ville nommée Kaïrouwan, et située dans le Maghrib. Il montra à ses soldats la lettre d''Abd al-Malik, qui portait  un sceau d'or, et il leur dit: Qui d'entre vous peut prendre pour quarante jours de vivres, d'eau et de fourrage pour les bêtes de somme, afin de marcher avec moi? Il choisit ensuite mille hommes des plus braves et des plus courageux, et leur dit: Il faut vous préparer à venir avec moi. Ces gens acceptèrent la proposition de Mousâ et partirent avec lui. Mousâ ibn Noçaïr et ses mille cavaliers marchèrent pendant quarante jours jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés près de la ville. Lorsqu'il ne leur restait plus qu'un espace de cinq milles pour y parvenir, ils virent de loin un chose telle qu'ils n'avaient jamais rien vu de si étrange et de si effrayant. Cette chose jetait pendant une nuit obscure un éclat semblable à celui du soleil, de la lune et des étoiles. Les soldats de Mousâ, pleins de crainte, s'avancèrent jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés près de cette ville. Ils
en firent le tour et ne trouvèrent nulle part un endroit pour y entrer. Les murailles étaient d'une hauteur telle, qu'aucune créature ne pouvait y monter. Mousâ et son armée, saisis d'étonnement, restèrent dans ce lieu sans savoir que faire, et, bien qu'ils se missent à réfléchir et à délibérer, cela ne leur servit à rien, et ils ne trouvèrent aucun expédient. Alors Mousâ dit à son armée: Quelle ruse emploierons-nous pour conduire à bien notre entreprise? Un héraut prononça ces paroles: Celui d'entre vous qui pourra monter sur cette muraille ou en atteindre les créneaux, et rapporter des nouvelles de cette ville, recevra de moi cent mille dirhams pris sur mes propres richesses. Un homme accepta cette proposition et dit à Mousâ: Je monterai et je te rapporterai des nouvelles. Les soldats formèrent un monceau des bâts des chameaux et des selles des chevaux, en les plaçant les uns sur les autres. Ils apportèrent du bois du désert, et ils le placèrent sous les selles et sous les bâts. Ils apportèrent aussi des cordes, lièrent le tout ensemble et usèrent d'adresse pour lancer le bout d'une corde sur les créneaux. Ils dirent ensuite à cet homme la formule "Bismillah", en ajoutant:
Maintenant c'est ton affaire, monte. Cet homme usa d'adresse et monta. Lorsqu'il eut atteint l'extrémité des créneaux, il fit un visage riant à ses compagnons, se mit à rire aux éclats, se précipita de l'autre côté des murailles et disparut. Personne de tous ceux qui étaient présents n'entendit plus parler de lui. On offrit encore cent mille dirhams à un autre homme pour qu'il montât. Lorsque cet homme eut atteint l'extrémité des créneaux, il fit la même chose que le premier. On offrit encore cent mille dirhams à trois autres hommes: il y en eut un qui accepta cette somme, et dit: Attachez-moi une corde au pied. Ils attachèrent une corde au pied de cet homme et ils dirent: Lorsqu'il voudra passer de l'autre côté, nous tirerons la corde
afin qu'il tombe de ce côté-ci. Lorsque cet homme eut atteint l'extrémité des créneaux, et qu'il voulut descendre de l'autre côté, Mousâ et ses compagnons tirèrent la corde, afin que l'homme tombât de leur côté. La corde cassa de la même manière qu'une chose que l'on coupe violemment avec un couteau. L'homme tomba de l'autre côté des créneaux, rit aux éclats comme les autres et disparut. Lorsque ces trois hommes se furent perdus de la sorte par l'ambition de posséder cent mille dinars (sic), personne ne
voulut monter. Mousâ, lieutenant d''Abd al-Malik, fils de Marwân, demeura stupéfait, ainsi que les soldats qui étaient avec lui. Personne ne put lui suggérer ni un conseil, ni une ruse. Mousâ se décida en conséquence à revenir sur ses pas, et il dit à ses compagnons: Tournez du moins tout autour de cette ville, pour voir si vous ne découvrirez point quelque chose d'extraordinaire.Ils ne découvrirent rien, excepté les vers suivants gravés en creux sur la muraille:Ô vous qui placez votre confiance dans votre force et dans la longueur de votre existence, sachez que personne ne reste toujours dans le monde. Si les grandes richesses,
les armées nombreuses, la science et la force faisaient rester quelqu'un dans le monde, Salomon, fils de David, ne serait jamais mort. Sachez que je suis Salomon, fils de David: je demandai à Dieu une fontaine d'airain coulant, et Dieu me la donna. J'ai fait construire ce château, dans ce lieu, par les Devs et les Génies. J'ai fait faire en airain les briques qui ont servi à sa construction. J'ai fait couler au milieu de ce château cet airain coulant, et j'ai fait apporter ici les pierres précieuses et les trésors de la terre. J'ai fait construire ce château de manière qu'il pût subsister jusqu'à l'époque où arrivera le jour du jugement: mais ceux qui l'ont bâti sont tous devenus poussière sous la terre. O--vous qui,
avec le temps, viendrez dans ce lieu, et qui verrez ici ce château, sachez que l'empire du monde ne demeure à personne. L'empire est à Dieu: c'est à lui qu'il appartient de donner et de prendre. 

Profitez de cet exemple, et conformez-y vos actions.

1 commentaire:

  1. Les Prophètes, n'ont fait de grandes choses que parce qu'ils étaient inspirés par UN GRAND IDEAL.On a besoin d'accrocher sa charrue aux ETOILES .
    ALLAH dit : " En vérité,ceux qui disent :'Notre Maitre est DIEU' puis se conduisent avec droiture ne connaitront ni crainte ni tristesse . " ( Coran ).
    O ALLAH mets nous parmi ceux qui écoutent la parole et suivent les meilleures d'entre elles.Et fais de nous Tes bons adorateurs par Ta miséricorde.
    Gloire à Toi Seigneur, que Tes louanges soit célébrées, j'atteste qu'il n y a de divinité que Toi , j'implore Ton Pardon et je reviens vers Toi repentant ..Que DIEU nous guide et nous éclaire ..Amine .

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LA CONCLUTION FINALE